Depuis la rentrée scolaire 2021-2022, cette option d’étude est inscrite au programme de 16 établissements d’enseignement secondaire en Flandre. Ce projet, lancé par la Défense, vise à informer et à préparer les élèves de 5e et 6e année à l’un des métiers de la sécurité des différents partenaires, à savoir : la Défense, les agents de gardiennage, les pompiers, les agents pénitentiaires et la Police.
Cette formation, attendue depuis quelques années par les écoles, a déjà remporté un succès fulgurant obligeant même l’enseignement flamand à déclarer prématurément l’option comme complète. Vingt-sept classes ont ainsi été ouvertes avec pas moins de 550 élèves. Chiffre qui doublera l’année scolaire prochaine avec le passage de classe en 6e année.
L’objectif pour la Défense est bien de réduire l’attrition des candidats, principalement volontaires. Pour y parvenir, l’acculturation progressive et l’information auprès des élèves seront des éléments clés. Il y a aussi un réel potentiel car il s’agit d’un public cible ayant déjà exprimé un intérêt pour le domaine de la sécurité.
Le programme de la partie Défense, comptabilisant 177 heures de cours et représentant 35% de l’option, fait de la Défense le plus grand partenaire. Les cours sont répartis sur trois modules : information et orientation, sélection et recrutement et compétences militaires et valeurs
Le premier module vise à donner une vision réaliste de la Défense, au travers de visites au sein des unités, de briefings donnés par des experts ou encore de cours sur les métiers possibles. L’élève est ainsi informé et peut s’orienter correctement.
Le deuxième sera spécifiquement axé sur les informations concernant la procédure de recrutement ainsi que sur l’accompagnement afin que l’élève, qu’on espère futur postulant, puisse se préparer pour les tests de sélection.
Le troisième module, le plus conséquent, vise directement l’acculturation moyennant le développement progressif de compétences militaires. Il s’agit de cours comme la lecture de cartes, le droit des conflits armés, le drill, la tactique mais aussi de réflexions menées sur le rôle de la Défense tant sur le plan national qu’international, sur le lien entre la Défense et ses différents partenaires comme l’OTAN ou l’Union européenne ainsi que de cours sur les opérations contemporaines et antérieures de la Défense. L’élève prépare alors son propre terrain, ce qui adoucira le choc culturel lors de son incorporation et diminuera, par conséquent, l’attrition. Ce module donne également la possibilité à l’élève de suivre une PIM raccourcie dans les CIBE après son incorporation.
Ainsi, les cours sont donnés sous trois formes d’activités différentes :
L’accomplissement de ce projet requiert des besoins considérables en personnel que ce soit pour l’encadrement ou pour l’organisation des camps.
En matière de personnel, les formateurs sont essentiellement des militaires du cadre de réserve. Ce choix s’est révélé assez logique : tout d’abord, nombre de militaires de la réserve sont issus du domaine de l’enseignement. Sachant que le public cible est constitué d’élèves de 16-18 ans, ceci est un atout considérable si l’on souhaite s’assurer d’une approche pédagogique adaptée pour éveiller leur intérêt et surtout le conserver. Ensuite, sur les 60 formateurs que compte actuellement le pool, beaucoup sont d’anciens militaires d’active qui possèdent donc une connaissance suffisamment solide pour leur permettre de mener à bien la formation.
La préparation des formateurs repose sur deux piliers. D’un côté, une préparation sur le plan pédagogique, pour ceux qui ne possédaient pas encore cette compétence, en collaboration avec le département People and Management Skills du Defence College (Ecole royale militaire) ainsi qu’avec le personnel enseignant des écoles flamandes qui proposent cette option Défense et Sécurité.
D’un autre côté, des sessions de Train the Trainer avec un double objectif : assurer la mise à niveau du personnel et uniformiser les cours pour en garantir la cohérence.
En ce qui concerne les camps, ils seront organisés de façon centralisée à Bourg-Léopold et à Lombardsijde mais aussi au sein des unités, ce qui favorisera les rencontres avec des militaires ayant une expérience variée, permettra de visiter les infrastructures et aussi d’approcher le matériel. Par ailleurs, les jeunes suivront un programme en lien avec les objectifs d’apprentissage de l’option d’étude. C’est cette immersion, courte mais répétée, qui devrait les conforter dans leur choix pour la Défense tout en leur assurant une préparation progressive.
Si les moyens engagés ont pu être rassemblés pour l’essentiel en dehors des unités, la contribution demandée au personnel d’active se fera sous la forme d’un appel sur une base volontaire, moyennant l’accord du chef de corps, pour renforcer l’encadrement durant les camps et jouer le rôle d’ambassadeur de la Défense et de ses unités.
En Wallonie, ce même projet est également en phase d’élaboration. Même si le protocole d’accord n’est pas encore signé, il n’est pas audacieux d’affirmer que cette option d’étude devrait voir le jour à la rentrée scolaire prochaine. La formule serait similaire si ce n’est que les cours se donneraient sur trois années au lieu de deux comme en Flandre.
Finalement, ce projet était attendu depuis quelques années et le fait qu’il soit porté par le MOD et approuvé par le CHOD ainsi que les commandants des Composantes permettra de réduire l’attrition, en général, et permettra aux unités, en particulier, de participer à leur propre recrutement avec un retour sur investissement de maximum deux ans.